sexta-feira, 23 de abril de 2010

Qu´est-ce que traduire Machado de Assis ?

Thiago Pérez

Traduire une œuvre n’importe laquelle se montre toujours comme un défi. Traduire Machado et garder toute sa souplesse, toute son ironie, tous ses contrastes, toute sa profondeur et transmettre à un publique non lusophone toute sa qualité littéraire devient une montagne dont peux, très peux parmi les hommes sont capables de la franchir. Et la vie m’a accordé la grâce de passer trois ans à côté d’un de ces rares « alpinistes » littéraires, un homme humble, dont la sagesse dépasse toute limite.

Samedi dernier, et cela veut dire exactement le 17 avril, j’ai reçu vers treize heures un courriel de la part de la Librairie Française annonçant une soirée d’autographes… Et voilà ma grande surprise quand je constate que la main qu’allait tenir la plume à partir de quatorze heures de ce Samedi 1 7 avril serait juste la main de l’homme que j’essayais de vous présenter…

Jean Briant, professeur de français bien réputé depuis plus d’une trentaine d’années à São Paulo, nous a fait cadeau soudain avec sa clarté sur le domaine des lettres à nous offrir la traduction inédite en français de « Trois contes » de Machado de Assis, « Lettre a terme échu », « Le machete » et « Chant nuptial ».

Titre homonyme de l’œuvre de Flaubert, loin d’être prétentieux, ce travail publié en taille de poche, nous offre au contraire aisance graphique et profondeur littéraire uniques pour un travail de ce genre.

Ce qui relie les trois contes de Machado et donne unité impair au bouquin est le rapport entre les trois textes et la musique, quoique de manière très souple dans le premier des textes et beaucoup plus évidente pour les autres deux, la musique donne le ton et le rythme de la lecture. Et la valeur sonore des textes est impressionnante surtout au moment du duel, le spétaculaire duel entre le machete, instrument léger, rapide et plein d’allégresse, et le violoncelle, roi de la sobriété.

On a tous vécu un samedi inoubliable… Un maître entouré par ses disciples, on était nombreux… Un œuvre d’art digne de Gutenberg… Un drapeau sur l’Everest… Et côté personnel, j’ai trouvé beaucoup plus facile à lire Machado en français qu’en portugais, ma langue maternelle, et cela s’est produit sans aucun doute par mérite du traducteur qui a su conserver toute la fraîcheur de la langue portugaise des années qui annonçaient le surgissement de la samba et de la musique populaire brésilienne.


Le Club Jean Briant de Français

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