sexta-feira, 18 de junho de 2010

Saramago na Língua de Albert Cohen

"À cet instant, on frappe à la porte. Ricardo Reis a couru ouvrir, s´apprêtant à recevoir la femme en larmes dans ses bras, c´était Fernando Pessoa, Ah c´est vous. Vous attendiez quelqu´un d´autre. Si vous êtes au courant de ce qui vient de se passer oui, je crois vous avoir dit un jour que Lidia avait un frère dans la marine. Il est mort. Oui. Ils étaient dans la chambre, Fernando Pessoa assis au pied du lit, Ricardo Reis sur une chaise." (L´Année de la Mort de Ricardo Reis, Seuil - Points, tradução de Claude Fages)



"... l´ennui était que dans le rassemblement il y avait plusieurs personnes superstitieuses et imaginatives, et l´idée que les images sacrées étaient aveugles, que leur regard miséricordieux ou résigné ne contemplait que leur propre cécité, devint soudain intolérable, c´était comme si on était venu leur dire qu´ils étaient entourés de morts vivants..." (L´Aveuglement, Seuil - Points, tradução de Geneviève Leibrich)


"Après cette tragique aventure un silence lourd s´abattit sur la ville, comme si elle devait purger un deuil plus profond, celui d´une religion offensée peut-être, ou l´intolérable remords des actes fratricides, et ce fut alors que, brisant les dernières barrières de la dignité et la pudeur, la faim se montra dans la ville sous son expression la plus obscène, car l´exhibition des comportements intimes du corps est moins obscène que le spectacle du dépérissement de ce même corps par manque de nourriture, sous le regard indifférent et ironique de dieux qui, ayant cessé de se faire la guerre les uns aux autres parce qu´ils sont immortels, se distraient de l´ennui éternel en applaudissant les gagnants et les perdants, les uns parce qu´ils tuent, les autres parce qu´ils sont tués." (Histoire du Siège de Lisbonne, Seuil - Points, tradução de Geneviève Leibrich)



"...La phrase est jolie, assurément, mais ce que j´aimerais c´est que vous me disiez de quoi vous allez vivre, Regardez les lits des champs, ils ne filent ni ne tissent, Cette phrase aussi est jolie, mais c´est pour ça qu´ils n´ont jamais réussi à être autre chose que des lis,..." (La Caverne, Seuil - Points, tradução de Geneviève Leibrich)


"Il ne manque pas d´individus, il n´en manqu jamais, pour affirmer que les poétes ne sont vraiment pas indispensables, et je demande ce qu´il adviendrait de nous si la poèsie n´était pas là pour nous aider à comprendre combien les choses que nous qualifions de claires le sont en réalité bien peu." (Le Radeau de Pierre, Seuil - Points Signatures, tradução de Claude Fages)

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