Aglaé de Chalus
Fabien Piliu
C'est ce qu'on appelle limiter la casse. Déjà en baisse en 2008, les flux d'investissements directs étrangers (IDE) à travers le monde se sont écroulés de 39% pendant la crise de 2009, passant de 1.697 à 1.040 milliards de dollars selon les Nations Unies. La France n'a pas été épargnée mais elle a fait un peu mieux que les autres et beaucoup mieux que ses voisins. Les flux d'IDE en direction de l'Hexagone, en majeure partie en provenance de la zone euro et des États-Unis, ont chuté de 35% à 65 milliards d'euros. Un chiffre à comparer aux dégringolades observées au Royaume-Uni (93%) et en Allemagne (41%). Cette résistance permet à la France d'être la troisième destination mondiale des flux d'IDE en 2009 et la première destination européenne. Cette présence des capitaux internationaux n'est pas à dédaigner puisque les filiales d'entreprises étrangères emploient 2,8 millions de personnes, représentent 40 % des exportations françaises et 20 % de la R&D menée dans l'Hexagone. Leurs activités se répartissent assez équitablement entre la vente et le marketing (22%), les points de vente (21%), les services aux entreprises (14%) et l'industrie manufacturière (10%).
Comment expliquer cette résistance ? Selon le tableau de bord 2010 de l'Agence française des investissements internationaux (Afii), la France est le pays européen où les coûts d'implantation sont les plus faibles. La taille du marché hexagonal, sa position géographique stratégique, ses infrastructures séduisent également.
Problème de reconnaissance
Sur le plan fiscal, la France fait mieux que sa réputation. "La fiscalité est citée comme un point faible par presque 80% des entreprises étrangères selon le baromètre Ernst & Young de l'Attractivité de l'Europe 2009. Or, la France ne se place pas si mal si on prend le taux apparent de l'impôt sur les sociétés, inférieur à ceux fixés en Espagne, au Japon ou aux États-Unis", explique Vincent Chriqui, le directeur général du Centre d'analyse stratégique. Ce n'est pas le seul domaine dans lequel la France souffre d'un problème de reconnaissance. "Selon Ernst & Young, 66% des entreprises étrangères pensent que la France n'est pas attractive en terme de productivité du travail alors qu'elle se classe au 4e rang mondial dans ce domaine", précise David Appia, le président de l'Afii. Reste quelques points noirs à gommer, notamment dans l'enseignement supérieur où la dépense annuelle par étudiant est inférieure à la moyenne des pays de l'OCDE.
Compte tenu du délai entre la décision d'investir et le premier coup de pioche, en moyenne de 18 mois, les effets de la crise n'auront pas disparu en 2010. "Il est difficile de donner une tendance, mais on constate qu'il y a moins d'investissements dans de grands projets industriels et davantage dans des projets un peu moins ambitieux, en particulier dans le secteur technologique".
Le Petit Journal
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