Il y a des essais qu´on ouvre avec peine... et qu´on ne lâche qu´à regret. En voici un sur l´évolution de la langue latine - et nous savons que le latin est une langue passionante. Mais, faut-il l´admettre, on n´y pense pas tous les jours. On l´associe facilement à un humanisme sympathique et un peu désuet, délié des préocupations contemporaines. Et pourtant, il suffit d´un chapitre pour comprendre que Jürgen Leonhardt nous parle d´autre chose et vouloir immédiatament découvrir la suite. Son texte fait penser aux meilleures pages de l´anthropologue comparatiste Jared Diamond. La même vision d´ensemble sur plusieurs milénaires, les mêmes éclairages sur les fonadamentaux de l´humanité, la même force de perturbation de nos catégories. À ceci près que Jürgen Leonhardt est un philosophe dans la grande tradition allemande et que sa démarche consiste ici à suivre le destin d´une langue internationalle, dont les tenants et les aboutissants permettent de redéfinir en profondeur notre rapport à l´anglais, à l´espagnol et au chinois véhiculaire standard.
segunda-feira, 10 de janeiro de 2011
Retrouver son Latin
A história do latim é a louca história de uma língua errante. Confira em Portifólio FLE artigo de Maxime Rovere publicado na edição 501 de Le Magazine Littéraire sobre um dos lançamentos mais interessantes da última rentrée: La Grande Histoire du Latin, de Jürgen Leonhardt, CNRS.
Maxime Rovere
Voici, en vrac, quelques exemples des mines anti-préjugés sur lesquelles le lecteur saute avec délices. Le latin n´était pas la langue naturelle des citoyens de l´Empire Romain. Dans l´Antiquité tardive, la différence entre le latin soutenu ("langue haute") et le latin du quotidien ("langue basse") ne coïncide pas avec le clivage entre langue parlée et langue écrite ni même avec les différences sociales. Au Moyen Âge, l´expansion du latin - langue privilégiée de l´empire de Charlemagne - est sans rapport avec les limites de l´empire. Ensuite, les langues nationalles à la Renaissance ne prennent pas le relais du latin : c´est l´inverse, leur épanouissement est proportionnel. À l´époque moderne (XVIIe - XVIIIe sièles), le latin s´impose comme langue internationnale en se dissociant du latin que l´on enseignait. Enfin, le désintérêt pour les normes gramaticales au XXe siècle a été bénéfique à l´enseignement du latin, car les élèves y ont trouvé les connaissances indispensables à la compréhension de la syntaxe. Diable ! Pourquoi avions-nous tout faux ? C´est que la notion de langue maternelle, qui fait d´une langue un bien linguistique précieux et incessible, s´est imposé dans les deux derniers siècles à la faveur des nationalismes de tous bords. L´ère du multilinguisme recommence, mais elle ne deviendra possible que lorsque nous aurons compris qu´une langue "internationale" est par définition une langue "morte" (- Comment ?! - Allez-y voir !). Alors, sur ces bases, on peut regretter qu´un découpage en petits chapitres n´ait pas rendu les périodes historiques de l´ouvrage plus lisibles, ou qu´une numérotation bizarre rende difficile l´accès aux notes de l´auteur. N´empêche. Lorsqu´on termine cette lecture, on a l´impression singulière d´être allé chez le coiffeur - le crâne rafraîchi... de l´intérieur !
Le Magazine Littéraire, 501 - outubro de 2010
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